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Shebalin Symphonies 1 & 3 Reviews and Opinions
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Les Symphonies N° 1 et N° 3 de Vissarion Chebaline, très bien interpretees, 12 août 2010
Par JRL (France) - Voir tous mes commentaires(TOP 500 COMMENTATEURS)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Shebalin Symphonies 1 & 3 (CD)
Vissarion Chebaline (Shebalin) est ne en en 1902 à Omsk , Siberie (Russie). Il etudia d’abord dans sa ville natale, puis au Conservatoire « Piotr Tchaïkovski » de Moscou (URSS), ou il fut elève du celèbre compositeur Nikolaï Miaskovsky (1881-1950). En 1928, il obtint son diplôme avec les plus grands honneurs - ce qui n’est pas surprenant puisque sa pièce d’examen fut sa première Symphonie ! En 1935, il obtint une chère de Professeur et, en 1941, il devint responsable du Departement de Composition du Conservatoire de Moscou. Parmi ses elèves, on peut en particulier citer Tikhon Khrennikov (1913-2007), Karen Katchaturian (ne en 1920), Edison Denisov (1929-1996) et Veljo Tormis (ne en 1930). Chebaline etait un homme très cultive, dont Dmitri Chostakovitch (1906-1975) a dit de lui : "Il etait vraiment un homme formidable. J’etais toujours charme par sa bonte, son honnêtete et la tenacite avec laquelle il tenait à ses principes." En 1947, Chebaline fut publiquement denonce par Andreï Jdanov comme "formaliste", la pire accusation que le regime stalinien pouvait porter à l’encontre d’un artiste. Lors de cette même conference, Sergey Prokofiev (1891-1953), Aram Khachaturian (1903-1978), Gavriil Popov (1904-1972), Dmitri Kabalevski (1904-1987), Nikolai Miaskovsky et Dmitri Chostakovich, c’est à dire tous les plus grands compositeurs d’URSS de l’epoque, furent attaquees avec la même violence. Quelques semaines plus tard, un decret officialisa la mise au banc de ces compositeurs - à l’exception de Kabalevski qui avait fait une autocritique publique, ce que ses confrères ne lui pardonnèrent jamais. Chebaline fut "rehabilite" quelques annees plus tard. Prokofiev et Miaskovsky etaient, entre temps, morts. Si Chostakovich et Khachaturian, les plus connus, purent alors continuer leur carrière de compositeurs, il n’en fut pas de même pour Popov et Chebaline. Les nouveaux responsables de la vie culturelle en URSS avaient oublie jusqu’à leur nom (Chebaline avait même ete raye du Dictionnaire des compositeurs), et une nouvelle generation de compositeurs, tels que Mieczyslaw Weinberg (1919-1996), Boris Tchaïkovski (1925-1996) et Rodion Shchedrin (ne en 1932), avait commence à emerger. Chebaline est mort en 1963 à Moscou.
Parmi les oeuvres majeures de Chebaline, on peut noter deux Sonates pour piano, une Sonate pour violon et piano, une Sonate pour alto et piano, une Sonate pour violoncelle et piano, neuf Quatuors à cordes, un Concertino pour violon et cordes, un Concertino pour cor et petit orchestre, un Concerto pour violon, cinq Symphonies, l’Opera "La megère apprivoisee" d’après William Shakespeare, le Ballet "L’Alouette", plusieurs Choeurs a cappella, ainsi que des musiques de film.
La Symphonie N° 1 Op. 6 de Chebaline a ete ecrite en 1925. Le debut de la symphonie, très original ,consiste en fugato meditatif introduit par la clarinette, suivie des autres bois et, ensuite, de tout l’orchestre ; le Moderato tranquillo s’amine peu à peu et, soudain, des accords abrupts annoncent un developpement caracterise par une grande maîtrise contrapuntique ; la tonalite, restee jusque là très libre, ne devient evidente qu’à la coda, et le mouvement se termine sur un pur accord parfait. Le second mouvement commence, lui-aussi, par la clarinette, qui presente cette fois-ci une melodie hesitante et circonspecte, ensuite developpee en un passage orchestral expressionniste rappelant le "Wozzeck" Alban Berg, cree l’annee de la composition de la Symphonie ; un accord fortissimo mène à une rapide section qui remplace le scherzo, et la paix du debut revient petit à petit, dont le lyrisme s’enracine de plus en plus profondement dans une tonalite en mi bemol mineur. Le finale Allegro giusto est une marche, interrompue temporairement par une section paisible introduite par les cors ; les sons du celesta et les cordes en sourdine caracterisent le debut d’une coda qui, dans un très long sommet, mène la symphonie à une fin à effet. La creation de la Symphonie eut lieu en novembre 1926 à Leningrad (St. Petersburg), et remporta un vif succès auprès du public et de la presse ; le critique musical Boris Asafiev parla d’un "talent energique et assurement de grande envergure" : quoique le jeune compositeur fût encore influence par son professeur Miaskovsky, il etait neanmoins dejà capable d’exprimer un style personnel propre.
URSS Radio Symphony Orchestra, Mark Ermlar.
En 1931, Chebaline composa la "Symphonie dramatique, Lenine", pour narrateur, solistes, choeur et orchestre, sur des texte du poète Vladimir Maïakovski. On parle parfois à tort de cette oeuvre, en la presentant comme sa Symphonie N° 3, bien que le compositeur ne la numerota pas lui-même. C’est en 1934 et 1935 qu’il ecrivit sa veritable Symphonie N° 3, son Opus 17, qu’il dedia à Dmitri Chostakovitch. Le premier mouvement de cette symphonie est marquee Allegro assai, mais il pourrait tout aussi bien avoir ete qualifie de Pesto, tant son tempo est rapide ; un roulement de tambour nous transporte immediatement dans un mouvement extrêmement turbulent, dans lequel l’intervalle de triton et des rythmes pointes jouent un rôle essentiel, avant qu’un second thème emerge sur un fond constamment martele ; le contrebasson nous dirige alors vers une ample section de developpement, et la reexposition est suivie d’une coda puissante. Après une brève introduction, le thème principal du second mouvement, Andante, est enonce à la clarinette, accompagnee de deux harpes ; puis, après quelques accords abrupts, le basson se lance dans un episode base sur une melodie populaire, developpee par le cor anglais, avant d’être reprise par l’ensemble des cordes ; une transition nous ramène vers le thème d’ouverture, suivie d’une autre transition tranquille en majeur. Le Vivo assai qui suit est un mouvement à la virtuosite etourdissante, qui peut faire songer à la scène du champs de foire du Petrouchka de Stravinsky : des thèmes joyeux et bruyants se pourchassent à toute allure, et l’eclat de la musique est souligne par une orchestration pleine d’imagination. Le finale commence par un Andante à la structure de passacaille, après quoi un vif Allegro assai presente un thème de fugue caracterise par deux quartes descendantes, thèmes qui apparaît naturellement ensuite en inversion et en augmentation ; après un Andante en 6/4, le tempo se retablit à 4/4, et se termine, suivant un unique crescendo, en une conclusion lumineuse en do majeur.
URSS Radio Symphony Orchestra, Valery Gergiev.
(Pour les Symphonies N° 2 Op. 11 et N° 4 Op. 24 de Vissarion Chebaline : Russian Cinematographic Symphonic Orchestra, Sergei Skripka ; Olympia, 1997 - ASIN B000003WBZ).
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