Prix :
Sonates pour violoncelle Reviews and Opinions
3 internautes sur 3 ont trouve ce commentaire utile :
5.0 etoiles sur 5
La discretion comme signature d’artiste, 22 octobre 2007
Par Melomaniac (France) - Voir tous mes commentaires(COMMENTATEUR N° 1)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Sonates pour violoncelle (CD)
Six ans avant qu’ils ne les enregistrent au Musikverein pour Deutsche Grammophon, Pierre Fournier et Friedrich Gulda se rencontrèrent d’abord à Vienne en 1953 pour jouer les cinq Sonates de Beethoven.
Le livret raconte que le pianiste autrichien commenta leur seance par les mots « très beau, mais très français »...
Ce à quoi il repondit : « Pour Schnabel et pour Kempff, ce n’etait pas trop français ». L’amitie se scella entre les deux hommes.
Tout etait dit : dans la lignee de l’ecole interpretative fondee par les frères Duport, via Paul Bazelaire son professeur au Conservatoire, Fournier etait reconnu pour la noblesse de son jeu qui lui valut le surnom « d’aristocrate du violoncelle ».
La main gauche veille à l’exactitude des hauteurs de notes, avec un vibrato très discret qui est une marque de sa sobre esthetique.
L’expression se joue plutôt dans la main droite, dont l’agilite faisait notoirement l’envie de ses confrères et lui permettait d’obtenir des phrases extrêmement nets et precis, d’une intensite egale sur toute la longueur d’archet, modulee par des inflexions aussi subtiles que la parole, ce qui fit dire à Colette « qu’il chante mieux que tout ce qui chante ».
On goûtera cet art raffine et lyrique de la nuance dans les trois series de Variations qui accompagnent les Sonates.
La sonorite racee du Bösendorfer, richement coloree dans le medium, fut preferee par Gulda à la puissance du Steinway qu’il touchait habituellement, afin de fournir à son soliste un ecrin precieux qui ne le contraindrait pas à elever la voix de ses cordes.
Un choix aussi courtois que judicieux, qui place ce recital sous les auspices d’un dialogue respectueux et de très haute tenue.
Pas une once d’ostentation, mais une ecoute mutuelle aussi exigeante pour les deux complices que pour l’auditeur, qui devra renoncer à vouloir entendre une demonstration de virtuosite facile.
L’attaque feutree, comme à regret, du vivace de la Sonate en ut majeur en dit long sur ce refus de tout geste violent qui dissiperait la poesie de ces pages.
Pour la tension dramatique, il y a Rostropovitch et Richter, pour la sensibilite à fleur de peau, il y a Du Pre et Barenboïm.
Pour l’elegance du chant, pour la purete des lignes, pour la virtuosite sereine qui ne se donne pas d’air, pour l’humilite erigee en style, la prestation de Fournier et Gulda reste inimitable depuis près d’un demi-siècle.
Sans ironie, nous entendons une modestie qui ne craint personne.
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