dimanche 17 juillet 2011

Bax: Les symphonies (intégrale)


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Bax: Les symphonies (intégrale) Reviews and Opinions



27 internautes sur 27 ont trouve ce commentaire utile :
4.0 etoiles sur 5
une nouvelle integrale pour les symphonies d’Arnold BAX, 13 mars 2004
Par DESBIENS GUY - Voir tous mes commentaires
Ce commentaire fait reference à cette edition : Arnold Bax : Integrale des symphonies (CD)
La nouvelle edition de l’integrale des symphonies de Bax, dans l’interpretation du grand chef anglais Vernon Handley (avec le BBC Philarmonic Orchestra) a constitue un evenement important, en ce debut d’annee, pour la maison de disque Chandos. Certes, deux autres integrales disponibles en CD existent dejà : celle de David Lloyd-Jones chez Naxos (avec le Royal Scottish National Orchestra) et celle, anterieure, de Bryden Thomson (avec le London Philarmonic Orchestra), pour moi inegalee concernant certaines symphonies, toujours chez Chandos. Il est toujours en soi interessant de comparer les interpretations, surtout d’½uvres symphoniques, mais on peut penser aussi que cela reste destine aux specialistes de la musique anglaise contemporaine ou, comme c’est mon cas personnel, aux inconditionnels de la musique d’Arnold Bax. L’interpretation de Vernon Handley constitue neanmoins une excellente approche pour decouvrir les ½uvres essentielles de Bax , dont la musique est encore, helas, meconnue y compris du public cultive. Il est aussi difficile de departager ces interpretations, puisqu’on peut preferer la version, assez differente selon les chefs, de telle ou telle symphonie, sans pouvoir formuler un jugement global. L’interpretation de Handley reste neanmoins très sobre dans son ensemble, et parvient à trouver le difficile equilibre qu’impose l’ecriture de Bax, faisant constamment succeder des sequences puissantes, majestueuses ou passionnees et des sequences plus calmes, emouvantes ou sereines, cette musique realisant, si l’on veut, un mariage entre le romantisme et l’impressionnisme. La structure des symphonies est toujours la même : elles comportent trois mouvements (et non quatre comme dans les symphonies traditionnelles) et à l’interieur de ceux-ci, de nouveau, une structure ternaire assez clairement identifiable, surtout pour ce qui est du premier mouvement. Cette structure correspond la plupart du temps à la succession d’un mouvement vif (introduit pourtant par une courte introduction lente s’accentuant brusquement), d’un mouvement plus calme, plus meditatif et impregne de rêverie, et enfin d’un mouvement qui reprend l’idee initiale en la menant à son point culminant, ce qui prend parfois la forme d’une apotheose. La symphonie est dès lors marquee par une evolution dans ses motifs, progression qui possède un sens et qui passe par divers moments dynamiques et très expressifs. C’est ce qui fait la très grande richesse des symphonies de Bax mais aussi la complexite difficilement surmontable qu’impose leur interpretation. En effet, le risque est de tomber dans une version trop grandiloquente, triomphale, même si c’est la partition qui peut inviter à cet excès. Or Vernon Handley ne tombe pas dans cette d’erreur et il sait donner une vision claire, mesuree, tout en nuance de cette musique. Il me semble reussir notamment la première symphonie (inspiree par les tragedies de la première guerre mondiale et des troubles sanglants en Irlande, que Bax cherissait) dont il faut exprimer la gravite sans tomber dans la demesure. Je prefère cette interpretation aux deux autres. Je suis aussi plutôt seduit par l’interpretation de la deuxième symphonie qui est, je pense, beaucoup plus proche du style que Bax va developper ensuite dans les autres symphonies. Je crois cependant que l’interpretation des troisième et cinquième symphonies est legèrement en deçà de celle de Thomson. Il s’agit selon moi des symphonies les plus fortes, ce qui n’est certes pas l’avis de Lewis Foreman, le biographe et specialiste de Bax, ni de Vernon handley lui-même, preferant tous deux largement la sixième symphonie. Toute la difficulte de l’interpretation de la troisième symphonie reside dans la necessite de percevoir le mouvement interieur qui l’anime et de comprendre notamment comment doit s’effectuer l’alternance des passages lents, nettement impressionistes, qui la caracterisent dès ses premières mesures, et les passages rapides dans lesquels ils ne cessent de se metamorphoser. Il y en quelque sorte une logique qui impose de comprendre ce que le musicien veut dire. Il est certes difficile de juger, mais sur certains details, c’est Bryden Thomson qui comprend le mieux, même si en etant plus passionne il est parfois plus confus. Evidemment, l’interpretation de Vernon Handley reste remarquable, pour l’ensemble de la symphonie, et notamment pour son majestueux epilogue, qui est peut-être une des plus grandes pages de la musique moderne. C’est aussi très revelateur pour la cinquième symphonie : seul Bryden Thomson semble avoir compris le thème central du premier mouvement, qui se compose lui aussi d’une introduction lente se developpant progressivement pour prendre une forme ascendante et atteindre son apogee : elle donne alors naissance à une nouvelle idee melodique qui unifie des rythmes contradictoires, constituant un developpement extrêmement elabore, et un mouvement d’une richesses inouïe. Encore une fois, il faut saisir toutes les nuances dans les transitions, exposer les thèmes avec pertinence, et finalement donner de la vie à la musique. C’est pourquoi, pour cette symphonie, on peut penser que Bryden Thomson reste inegale, même si, encore une fois, Vernon Handley est plus constant, mais moins approfondi, dans ses interpretations. Il reste les interpretations plus que correctes de la quatrième symphonie, qu’il neglige pourtant quant à sa valeur, de la magnifique et emouvante septième symphonie, peut-être la plus belle; et cette version très originale de la sixième symphonie, consideree comme le chef d’½uvre de Bax. Pourtant, à mon sens, ce n’est pas la plus grande même si c’est sans doute la plus puissante, la plus tellurique et la plus sombre. Or Vernon Handley en offre une interpretation radicalement differente de tout ce que j’ai pu entendre, au point d’en decouvrir un aspect profondement singulier, plus fondu dans ses elements essentiels, revelant une autre logique à cette musique. Cette integrale comporte enfin la première mondiale de Rogue’s Comedy Overture et une version de Tintagel, le poème symphonique le plus connu de Bax.
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5.0 etoiles sur 5
Fascinante musique !, 20 juin 2011
Par Cetalir "Cetalir" (France) - Voir tous mes commentaires(TOP 500 COMMENTATEURS)
  
Ce commentaire fait reference à cette edition : Arnold Bax : Integrale des symphonies (CD)
Enfin ! Arnold BAX commence peu à peu à sortir de l’injuste oubli où il avait sombre sur l’Europe continentale grâce à l’opiniâtrete et au talent de très grands chefs anglais, tels Vernon Handley,l’un des deux grands specialistes mondiaux de Sir Bax.
Plonger dans ces symphonies toutes ecrites dans les annees 1930 avant le fracassement de l’Europe dans la barbarie la plus absurde qui soit, c’est accepter de se confronter à une musique à nulle autre comporable. Une musique profondement campee dans la tonalite mais qui se joue des formes classiques de la symphonie. Une musique qui fait appel à des orchestres pharaoniques et capables d’exprimer toute la palette des couleurs et des sentiments qui traverse les pages du compositeur. Une musique qui, souvent, s’ouvre sur un intense appel aux percussions histoire de nous surprendre de suite, d’entraîner l’auditeur vers un monde où les cuivres et les vents sont à l’honneur souvent renforces d’instruments plus rares qui donnnent une touche si particulière à l’ensemble. Une musique d’un lyrisme poetique extraordinairement extraverti dans laquelle il ne s’agit pas de developper un thème en A-B-A classique mais de se laisser aller à une contemplation d’un monde agite, en multipliant les rythmes au sein d’un même mouvement en transformation permanente et dont la structure s’epuise pour donner autre chose impossible à deviner. Bax aime surprendre son auditeur, l’entraîner vers des couleurs uniques dans l’ecriture symphonique, immediatement reconnaissables, jamais copiees depuis. C’est une musique qui invite profondement presque visceralement à la rêverie et qui, invariablement chez moi, evoque la mer et ses divers etats, les grandes etendues de landes sauvages, la nature secouee par les orages avant que d’être inondee de soleil. Une musique intense, feconde, bienfaisante.
Il n’existe à notre connaissance que trois integrales de ces oeuvres orchestralement très exigeantes et faisant appel à des orchestres necessairement de tout premier plan vu leur complexite technique. Les trois sont brittaniques et celle de Vernon Handley est la seule disponible en un très beau coffret, très documente, à prix très raisonnable. Elle est en outre extrêmement bien enregistree et tout à fait convaincante de precision, d’analyse et de musicalite même si certains puristes lui prefèreront ici ou là certaines pages sous la direction de Brydon Thomson, captees quelques annees plus tôt. Nous aimons la variete des effets imposes par Vernon Handley, sa maîtrise d’un orchestre de la BBC qui lui obeit à la perfection et repond à un rare degre d’exigence d’interpretation. La version Naxos de David Llyod Jones se situe un très leger cran plus bas tout en restant fort recommandable. Terminons en ajoutant que le livret du coffret est extrêmement bien documente et nous donne une très interessante interview du chef qui detaille sa conception de chaque oeuvre et l’affection toute particulière qu’il voue à Sir Arnold. Bref, du très très beau travail.
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