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Dinu Lipatti;Concerto Pour Piano N 1;Concerto Pour Piano N 3;Danses Roumaines Reviews and Opinions
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4.0 etoiles sur 5
Un prince du piano, 3 juin 2004
Par TIBBAUT (Liège, Belgique) - Voir tous mes commentaires
Ce commentaire fait reference à cette edition : Dinu Lipatti;Concerto Pour Piano N 1;Concerto Pour Piano N 3;Danses Roumaines (CD)
Cet album de deux CDs ARCHIPHON nous permet de retrouver le pianiste - compositeur roumain Dinu Lipatti (1917 - 1950) avec une emotion d’autant plus vive qu’il nous offre ici l’integralite de ses compositions avec orchestre, et l’on constate que le destin nous a enleve cruellement non seulement l’un des pianistes les plus purs et les plus doues du XXème siècle, mais egalement un compositeur de talent aux ½uvres envoûtantes et très personnelles.La COLUMBIA anglaise avait eu le privilège de publier ses enregistrements commerciaux entre 1946 et 1950 qui ont d’ailleurs ete reedites en un coffret EMI. Mais ce que nous propose ici le label allemand ARCHIPHON est peut-être plus precieux encore et plus rare : les premiers enregistrements parisiens de 1936 avec des ½uvres de Brahms et Enesco, mais surtout des gravures "life" dont la plupart sont realisees avec le soutien de l’immense chef suisse Ernest Ansermet et son Orchestre de la Suisse Romande. C’est dire la richesse de ces precieux documents. Le premier CD nous gratifie d’½uvres pour piano solo, de musique de chambre avec l’admirable violoncelliste italien Antonio Janigro, du 1er Concerto de Liszt avec Ansermet, et du mouvement lent du 3ème Concerto de Bartók avec Paul Sacher. Tout y est admirable.Le second CD est d’autant plus precieux qu’il nous offre l’½uvre orchestrale - avec ou sans piano - de Lipatti interpretee par lui-même ou son epouse : on retrouvera avec un vif plaisir son « Concertino en Style classique » où planent les ombres de Bach, Scarlatti et Haydn, dans une interpretation de 1948 encore plus extraordinairement aerienne - et sans omettre la reprise de l’allegro final - que celle gravee mediocrement par le label roumain ELECTRECORD en 1943. Nous retrouvons Ansermet et son splendide orchestre dans les trois « Danses roumaines » (avec Lipatti au piano) et la suite « Tziganes » dans lesquelles Lipatti exprime tout son amour envers sa patrie dans un langage très concentre et personnel, au folklore imaginaire à l’instar d’un Bartók. Ce folklore semble moins absent de la « Symphonie concertante » interpretee par la veuve de Lipatti, Bela Síki, le fidèle Ansermet et son orchestre en 1951, mais on y retrouve curieusement des influences de Paul Hindemith, Arthur Honegger et Igor Stravinsky, typiques de l’effervescence musicale qui pouvait exister dans le Paris d’entre-deux-guerres.Les ingenieurs du son d’ARCHIPHON ont realise des miracles dans la restauration de ces documents qui n’etaient plus de toute première fraîcheur. Même si certaines gravures etaient fort usees (il y a même des sautes d’aiguille dans les 2ème et 3ème Danses roumaines), la plupart sont très audibles grâce aux soins affectueux et attentifs des techniciens. Ils ont toute notre gratitude, car grâce à eux, ces precieux documents font desormais partie de notre patrimoine artistique. Qu’ils en soient chaleureusement remercies !
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