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BEETHOVEN:PIANO SONATAS NOS.30 Reviews and Opinions
5.0 etoiles sur 5
grand disque, tout simplement, 22 fevrier 2010
Par earthlingonfire - Voir tous mes commentaires(TESTEURS)
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Ce commentaire fait reference à cette edition : BEETHOVEN:PIANO SONATAS NOS.30 (CD)
Mitsuko Uchida est decidement une des grandes artistes du piano de notre epoque. Ses interpretations, d’une exigence intimidante, offrent un respect, une attention aux auteurs et aux oeuvres, mais tout autant une rare personnalisation de l’interpretation. "Artiste" plutôt que "musicienne" pour une autre raison aussi, à savoir que l’art d’Uchida ne peut sans reduction être defini comme "purement" musical. C’etait dejà frappant dans ses (magnifiques) Schubert, c’est la raison d’être de ce disque, son premier de sonates de Beethoven. Uchida est musicienne mais, pour être musicienne, il faut qu’elle soit sculptrice, car le son est matière plastique. C’est la condition requise, entre autres et pas seulement, pour rendre la partition transparente, rendre immediatement evidente la distinction des voix. Et, heureusement, la prise de son est à la hauteur, ce dont on peut être reconnaissant tant la dimension purement sonore du piano est le Graal, le Moby Dick de tout ingenieur du son. L’infinie diversite sonore du piano d’Uchida est preservee, sans clinquant dans les aigus ni brouillage des graves, une benediction pour ces interpretations dont tout le sens reside parfois dans la variation timbrique de la resonance d’une corde. Artiste, enfin, dans le sens où Uchida refuse la virtuosite transcendante pour autant que celle-ci tend à substituer le machinique au sensible. Les trilles de l’opus 111 sont un defi expressif et non technique, l’enjeu n’est pas de les produire avec exactement la même force et le même espacement pour chaque note, au contraire. De même, qui estime que l’interprète doit trouver un enchaînement continu entre les variations du même opus trouvera cette interpretation ratee. Uchida semble sur le point de s’arrêter de jouer à la fin de chaque variation, comme si elle se demandait d’où vient la relance, de quelle source miraculeuse peut jaillir encore de la musique, toujours plus de musique alors que la conclusion paraît atteinte : c’est là, pas dans la virtuosite, qu’est la transcendance.
Dans les annees 2000, concernant des oeuvres aussi souvent enregistrees, l’enjeu ne peut plus être de faire mieux que Kempff (encore que dans l’opus 111...), Solomon, Serkin, Arrau, Gulda, Brendel ou Kovacevich, mais de faire aussi bien differemment, et c’est ce que fait Uchida, à merveille.
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