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Symphonies 1 & 2 Reviews and Opinions
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Les Symphonies Op. 7 et Op. 39 de Gavriil Popov, 19 fevrier 2008
Par JRL (France) - Voir tous mes commentaires(TOP 500 COMMENTATEURS)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Symphonies 1 & 2 (CD)
Gavriil Popov (1904-1972) naquit à Novocherkassk , et commença ses etudes musicales à proximite de Rostov sur le Don, où il passa les annees 1917-1922 à etudier le piano et la composition avant de se rendre à Leningrad (Saint Petersbourg). Poursuivant dans cette ville ses etudes de piano, il entra dans la classe composition de Vladimir Chtcherbachov (1889-1952), et entreprit en parallèle des etudes d’architecture et d’histoire de la litterature. En concert, il donna à de nombreuses reprises "Les Noces" de Stravinsky, en compagnie de Maria Yudina et de deux autres pianistes. Il vint s’etablir à Moscou en 1943, où il y resta jusqu’à la fin de ses jours. Dmitri Chostakovich (1906-1975), parmi d’autres, le tenait en très haute estime. Il est notamment l’auteur de six symphonies, d’oeuvres pour voix et orchestre, d’oeuvres de musique de chambre, d’un opera ("Alexandre Nevsky") et de nombreuses musiques de film.
La symphonie N° 1 op. 7 fut ecrite entre 1928 et 1934, Popov ne disposant que de très peu de temps en raison de ses obligations. La creation eut lieu que le 22 mars 1935 à Leningrad, sous la direction de Fritz Stiedry, chef autrichien qui avait emigre en URSS. L’oeuvre necessite un grand orchestre avec bois quadruples et une large section de percussions. Le debut est un cri soudain, inattendu, suivi d’un large Allegro energico. L’intensite de la sonorite est renforcee par des polyrythmes (sextolets, quintolets...) qui se recouvrent mais qui, vers la fin, sont interrompus par de nombreux silences. Le second mouvement, largo, est relie à l’atmosphère lyrique du second thème du premier mouvement ; c’est un Rondo auquel il manque une reprise. Le final est extrêmement anime, avec une pulsation et des syncopes fortement accentuees, qui se termine sur un puissant carillon forme de cloches innombrables.
La Symphonie N° 2 op. 39, "La Mère patrie", de Gavriil Popov a ete composee en 1943. Le materiau musical de la symphonie est en grande partie tiree du film "Elle defend sa Mère patrie", du realisateur Friedrich Ermler, et il couvre de nombreuses formes de musique populaire, tels que la chanson prolongee russe, les chansons de conte de fees ("Bylinas") et les melodies de danses folkloriques. A tous egards, le premier mouvement de la symphonie est d’une concentration extrême. L’orchestration est limitee aux cordes (mais en grand nombre) et aux timbales, mais Popov, en orchestrateur brillant, montrent ici ce qui peut être obtenu avec une telle economie de moyens. Un thème base sur de la musique folklorique sert de point de depart pour un fugato qui s’amplifie continuellement, et qui atteint un somment dramatique très intense, non par un crescendo sonore habituel, mais par la mise en place progressive de très belles dissonances et par une utilisation remarquable du jeu des timbales, tension qui s’eteint ensuite progressivement. Les elements melodiques et harmoniques sont plus "russe que russe..." Un trait particulièrement frappant reside dans l’utilisations de frequentes sequences de tierces mineures, qui se resolvent en octaves pures. Le second mouvement est marque Presto giocoso ; l’exuberance enjouee de cette musique peut faire penser aux scènes de marche du Petrouchka de Stravinsky. On y trouve des tierces parallèles avec des accents sur les temps faibles, et le materiau thematique est divise en petits fragments, ensuite rassembles. Dans le Largo, Popov ose etendre une forme d’arche sur une duree de plus de 13 minutes, tout en reussissant à maintenir un degre de tension eleve. Une cantilène triste est jouee pizzicati par des contrebasses, puis le thème s’elève toujours plus haut dans le registre, et un accelerando mène à un apogee passionne. A ce stade, Popov introduit soudainement les vents et la percussion et lentement, très lentement, nous retournons au registre dans lequel le mouvement avait commence. Le final nous ramène dans la tonalite de la mineur. Le mouvement est marque Presto inquieto, et, au debut, les cordes creent effectivement des sonorites inquietantes. Un thème plus lent apparaît en superposition, et le mouvement devient poly-rythmique. Un fugato s’engage alors, d’abord dans les cordes puis aux vents, qui est soudainement interrompu par une pause generale. Alors, lentement et avec majeste, le thème d’ouverture de la symphonie reapparaît, transforme, dont le triomphe est souligne par une modulation finale en la majeur.
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