Prix : EUR 61,89
The Opera Collection (Coffret 26 CD) Reviews and Opinions
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Une grande voix du monde lyrique, 13 fevrier 2011
Par Savinien (Liège, Belgique) - Voir tous mes commentaires(TOP 10 COMMENTATEURS)
Ce commentaire fait reference à cette edition : The Opera Collection (Coffret 26 CD) (CD)
Parmi les grands tenors du XXème siècle, Placido Domingo occupe une place toute particulière. D’abord pour la qualite exceptionnelle de sa voix, un timbre unique chaudement colore, reconnaissable entre toutes, un vrai et rare tenor lyrique. Ensuite pour l’etendue tout aussi exceptionnelle de son repertoire, qui couvre bien entendu l’opera italien mais aussi très largement l’opera français et allemand, le tenor espagnol s’etant illustre autant dans Aïda, Otello ou Tosca que dans Carmen, Werther, Samson, Lohengrin, Tristan et Parsifal, sans oublier le Kaiser de la Femme sans Ombre ! Domingo a egalement etendu son repertoire en dehors même du monde de l’opera, s’armant farouche defenseur de la zarzuela espagnole, tout autant que de la musique d’amerique latine ou encore des standards anglophones à la John Denver, en passant par la deferlante planetaire des fameux Trois Tenors et autres Christmas in Vienna. Il a triomphe sur toutes les grandes places lyriques du monde : de Vienne à San Francisco, de la Scala de Milan au Metropolitan de New York, du Festival de Salzbourg au Festival de Bayreuth.
En 2011, il fête ses 70 ans, mais aussi et surtout ses 50 ans de carrière, une longevite extraordinaire dans le monde lyrique, depuis ses debuts à Monterrey dans La Traviata en 1961 jusqu’à cette annee 2010 et les rôles titres de Simon Boccanegra au Metropolitan ou encore du Rigoletto en mondiovision (et un retour à des rôles de barytons pour ses 69 ans) !
L’occasion de voir fleurir nombre de reeditions, et notamment deux coffret hommage majeurs : celui de RCA Red Seal (voir Placido Domingo - Album Collection), et ce coffret edite par Deutsche Grammophon, qui regroupe 13 grandes integrales d’opera, dont certaines sont presentees pour la première fois en edition economique.
On retrouve ainsi un beau panel du repertoire et de la carrière du tenor espagnol, avec :
- Carmen, de Bizet, capte en 1977 avec Teresa Berganza, Sherrill Milnès et Ileana Cotrubas, l’Orchestre Symphonique de Londres sous la direction de Claudio Abbado. Un enregistrement maintes fois reedite, dont le principal defaut reside dans la diction parfois approximative de certains interprètes; mais cette version demeure un must installe depuis plus de trente ans parmi les references de l’oeuvre.
- Lucia di Lammermoor, de Donizetti, capte en 1990 avec Cheryl Studer, Juan Pons et Samuel Ramey, l’Orchestre de Londres est dirige par Ion Marin. Un enregistrement parfois decrie pour son plateau vocale desequilibre, entre une lumineuse Studer et un Pons très discutable, et avec une direction d’orchestre correcte mais non exempte de tout reproche, tandis que Domingo apporte une dimension dramatique peu habituelle au rôle d’Edgardo. Il ne faudrait toutefois pas negliger cette version, pour Domingo (même un peu fatigue) et pour les voix feminines remarquables (citons au passage un petit rôle parfait pour Jennifer Larmore).
- Pagliacci, de Leoncavallo, avec Teresa Stratas et Juan Pons, l’Orchestre de la Scala de Milan dirige par Georges Prêtre. Un grand rôle pour Domingo, bien sûr, qu’il a d’ailleurs enregistre plusieurs fois (celle-ci n’etant pas forcement la meilleure). A noter que cet enregistrement est celui utilise pour le film de Zeffirelli.
- Cavalleria Rusticana, de Mascagni, avec Agnes Baltsa et Juan Pons, le Philharmonia Orchestra dirige par Giuseppe Sinopoli. Enregistre en 1989 avec un Domingo en forme, ce Cavalleria Rusticana offre aussi un beau rôle pour Baltsa... et l’occasion pour Sinopoli d’en faire un petit peu trop.
- Les Contes d’Hoffmann, d’Offenbach, avec Joan Sutherland et Gabriel Bacquier, l’Orchestre de la Suisse Romande dirige par Richard Bonynge. Enregistre en 1972, l’occasion de prouesses vocales pour La Stupenda; Domingo et Bacquier y sont meilleurs quand dans la version ulterieure avec Ozawa.
- Tosca, de Puccini, avec Mirella Freni et Samuel Ramey (et le jeune Bryn Terfel dans le rôle d’Angelotti), le Philharmonia Orchestra dirige par Giuseppe Sinopoli. Domingo est evidemment un des plus grands Cavaradossi de sa generation; si sa meilleure Tosca est sans doute chez RCA et Mehta en 1973 (avec la grande Leontyne Price), cette version captee en 1990 nous donne la Tosca plus fragile de Freni (même si elle etait meilleure avec Pavarotti, chez Decca) et le Scarpia impressionnant de Ramey (même si on ne le sent pas toujours très à l’aise avec le personnage).
- Turandot, de Puccini, avec Katia Ricciarelli, Ruggero Raimondi et Barbara Hendricks, l’Orchestre Philharmonique de Vienne dirige par Herbert von Karajan. Domingo plus viril que jamais est entoure de la Turandot un peu "juste" mais incarnee de Ricciarelli, et de la Liù lumineuse mais assez limitee de Hendricks. Il faut dire que les rôles sont terriblement exigeants, et aussi que le Karajan dernière manière travaille le fabuleux son du Philharmonique de vienne sans aucune pitie pour ses solistes... Une version qui manque sans doute d’unite, mais n’en demeure pas moins puissante et engagee.
- Il Barbiere di Siviglia, de Rossini, avec Kathleen Battle, Frank Lopardo, Lucio Gallo et Ruggero Raimondi, l’Orchestre de Chambre d’Europe dirige par Claudio Abbado. Une curiosite dans la discographie de Domingo, qui reprend ici le rôle de baryton de Figaro, ce qui rappelle ses debuts (et ses dernières prises de rôle) en tant que baryton. Visiblement Placido s’amuse et donne du relief à son personnage, entoure de l’Almaviva soigne de Lopardo (mais nous sommes au debut des annees 90, et les Florez sont encore à venir) et de la Rosine charmante (quoique legère) de Battle, sans oublier Claudio Abbado aussi à l’aise dans ce repertoire qu’un poisson dans l’eau.
- Samson et Dalila, de Saint-Saëns, avec Elena Obraztsova, Renato Bruson et Robert Lloyd, l’Orchestre de Paris dirige par Daniel Barenboim. Domingo a toujours ete un des grands defenseurs de cet opera français, et en a realise plusieurs version tant en live qu’en studio. Capte ici en 1978, il incarne un Samson lyrique et intense, soutenu par un Barenboim attentif et inspire. On pourra toutefois emettre quelques reserves chez Obratzova, vocalement impressionante mais à qui on peut precisement reprocher un certain manque de finesse.
- Otello, de Verdi, avec Cheryl Studer et Sergei Leiferkus, l’Orchestre de l’Opera de Paris dirige par Myung-Whun Chung. Un rôle incontournable pour Domingo, le meilleur Otello de sa generation. Cet enregistrement de l’avant-dernier opera de Verdi est son troisième, et pour beaucoup il s’agit de son meilleur, avec un timbre plus mâle et plus sombre, et un rôle toujours plus habite. La voix metallique de Leiferkus convient assez au fourbe Jago, tandis que Cheryl Studer prête son timbre pur à une radieuse Desdemone. L’orchestre est egalement excellent, avec un Chung theatral et attentif.
- La Traviata, de Verdi, avec Ileana Cotrubas et Sherril Milnès, l’Orchestre d’Etat de Bavière dirige par Carlos Kleiber. On ne presente plus ce must-have absolu de la discographie, une des plus belle integrale capte en studio, grâce notamment à la baguette exceptionnelle de Carlos Kleiber. Domingo est parfait en Alfredo (même si sa voix est un peu trop mure), Cotrubas incarne une Violetta moins dramatique qu’à l’accoutumee, et le timbre de Milnès convient assez au rôle de Germont. Un disque phare, incontournable (ne serait-ce que pour Kleiber !).
- Il Trovatore, de Verdi, avec Rosalind Plowright, Brigitte Fassbaender et Giorgio Zancanaro, le Santa Cecilia Academy Orchestra dirige par Carlo Maria Giulini. Sans doute le quatuor vocal regroupe ici n’est pas le meilleur que l’on puisse trouver, mais il reste de très bonne facture; le Manrico de Domingo est à chaque fois digne d’interêt, et la direction du maestro Giulini est comme d’habitude un modèle du genre.
- Lohengrin, de Wagner, avec Jessye Norman, Hans Sotin, Eva Randov et Dietrich Fischer-Dieskau, le Wiener Philharmoniker dirige par Sir Georg Solti. On a dit beaucoup sur ce Lohengrin de 1986... Domingo incarne un chevalier au cygne au timbre lourd et sensuel, et compense un relatif manque d’aisance (par rapport aux grandes versions de la tradition allemande) par une incarnation totale. Norman n’est pas non plus toujours sans reproche... Mais que ne donnerait-on pas pour reunir à nouveau dans un Lohengrin des voix de cette stature avec un orchestre de cette qualite et sous la baguette experte d’un Sir Georg Solti Un Lohengrin qui demeure plein de qualites, à connaitre.
A noter pour finir que ce coffret comprend un livret de 84 pages avec notament le synopsis des operas (en anglais, allemand et français). Bien sûr, on peut discuter individuellement sur les qualites diverses de telle ou telle version (difficile d’ailleurs d’essayer de les commenter chacune en deux lignes, pardonnez-moi si j’ai ete parfois un peu laconique ;), mais globalement il s’agit sans aucun doute d’un coffret exceptionnel, à un prix qui l’est tout autant (pour l’heure à peine plus de 60 euros). Un coffret seduisant, en edition limitee, destine aux aficionados du tenor espagnol, mais aussi à tous les amateurs d’opera.
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