Prix :
Edwin Fischer Piano Reviews and Opinions
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5.0 etoiles sur 5
Un pianiste inoubliable edite de façon luxueuse, 21 mars 2010
Par Pèire Cotó (Occitània) - Voir tous mes commentaires(TOP 100 COMMENTATEURS)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Edwin Fischer Piano (CD)
Avant de parler d’Edwin Fischer, je voudrais dire tout le bien que je pense de cette collection "ANDaNTE" (c’est ecrit ainsi) de Naïve. La première fois que j’ai eu un album semblable dans les mains (il s’agissait de deux versions de Fidelio), je ne me doutais pas que ces quatre disques bien remplis ne valaient qu’à peine plus de vingt euros, tant la presentation en est luxueuse, avec un vrai livre trilingue qui depasse souvent cent pages (mais ce n’est pas le cas pour l’album Fischer): de vrais essais explicatifs plutôt qu’une brève notice, des aplats d’une page entière dont certains sont emplis du debut des articles ecrits en gros caractères, la suite continuant naturellement en caractères normaux, une abondance de photos souvent peu connues dont le pique est remarquable quand l’original le permet, en general beaucoup de goût dans la presentation.
Edwin Fischer (1886-1960), dont les meilleurs disques datent des annees trente ou parfois quarante, graves chez EMI, etait un pianiste à la fois capable de s’abîmer dans la musique (il est arrive que les spectateurs s’abstiennent d’applaudir pour ne pas interrompre l’emotion) et d’une rigueur, d’un respect du texte, qu’on peut relativiser à notre epoque, mais qui etaient superieurs à ceux de la majorite de ses collègues de la première moitie du siècle.
Les compositeurs les plus representes dans cet album sont Bach, Schubert, Mozart, Beethoven, Brahms et Haydn. Comme exemple de concerto de Mozart, grande specialite de Fischer, on a choisi ici le 24e, alors que le 20e, le 25e ou le 22e sont plus indispensables à mon avis, d’autant plus que le pianiste lui-même ne dirige pas l’orchestre ici, alors qu’il le faisait dans quelques cas, reprenant la tradition du XVIIIe siècle. En revanche, on est particulièrement heureux de trouver la celèbre version des Impromptus de Schubert, la sonate K. 331 avec la marche turque, incomparable sous les doigts de Fischer, la 3e sonate de Brahms et j’ai decouvert notamment un concerto en re de Haydn dont j’ignorais que ce pianiste l’avait enregistre; dans ce cas, Edwin Fischer dirige depuis son piano. Le style de Fischer convient moins, mais ce n’est qu’avis personnel, dans Beethoven, sauf bien sûr lorsque il est dirige par Furtwängler, car le dynamisme et l’ardeur combative caracterisaient moins ce pianiste que la poesie (je precise qu’on ne trouve pas ici la fameuse version du concerto "l’Empereur"). Il va de soi qu’il aurait fallu trois albums comme celui-ci pour avoir, non l’integralite, mais du moins tous les bons enregistrements du pianiste, puisque certains temoignages tardifs de concerts ne sont pas forcement les plus utiles.
Comme d’habitude, Naïve a decide de ne pas trop filtrer ces vieilles cires, à la difference des pratiques habituelles d’EMI, qui, disposant pourtant en principe des sources les plus fidèles, ne laissait parfois subsister que le squelette de la musique. Dans la sonate K. 331, j’ai compare ce qu’on entend ici avec des copies sur cassette, respectivement du disque 33 tours et du CD References. Si Naïve n’atteint pas la rondeur et le parfum de la musique du vynile, les harmoniques sont mieux respectees que dans la collection historique de CD de EMI. Il faut supporter le souffle, mais après tout c’est preferable.
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