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Quatuors A Cordes Reviews and Opinions
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Deux oeuvres majeures de Dmitri Kabalevsky, très bien interpretees, 5 fevrier 2009
Par JRL (France) - Voir tous mes commentaires(TOP 500 COMMENTATEURS)
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Dmitri Kabalevky ne en en 1904 à Saint-Petersbourg, Russie. Son père, mathematicien, lui communiqua très tôt son goût pour la litterature, la peinture, la geographie, les sciences naturelles et la technique, et il doit à sa mère, il doit son goût precoce pour la musique. En 1918, sa famille s’installa à Moscou, où il entreprit en 1919 des etudes de piano. Il integra le Conservatoire de Moscou en 1925, où il eut Nikolaï Miaskovski (1881-1950) comme professeur de composition, et Alexandre Goldenweiser (1875-1961) comme professeur de piano. Kabalevski rejoignit, dès son entree au conservatoire, le groupe PROKULL (Production Collective des Etudiants Compositeurs), un groupe d’etudiants du conservatoire de Moscou cherchant à faire le lien entre l’ASM (Association pour la Musique Contemporaine, filiale russe de l’association internationale du même nom) et la RAPM (Association Russe pour la Musique Proletarienne) et, en compagnie de Vissarion Chebaline (1902-1963), il publia des articles dans la revue « Musique de notre temps » de l’ASM. Excellent pedagogue, il fut nomme en 1932 professeur assistant de composition au Conservatoire de Moscou, et sera titularise en 1939. En 1940, il devint President de l’Union des compositeurs sovietiques (poste qu’il gardera jusqu’en 1948, quand il fut remplace par Tikhon Khrennikov) et Redacteur de la revue "Sovietskaia Musika". Toutefois, à la mi-janvier 1948, il fut accuse par Andreï Jdanov, en même temps que Sergueï Prokofiev (1891-1953), qu’Aram Khatchaturian (1903-1978), que Gavriil Popov (1904-1972), que Dmitri Chostakovitch (1906-1975), que Nikolaï Miaskovsky et que Vissarion Chebaline, de « Formalisme », la pire accusation que l’on pouvait porter contre un artiste pendant la periode stalinienne. De tous ces musiciens, Kabalevski fut le seul à faire son autocritique et, par suite, dans le decret du 10 fevrier 1948, son nom, contrairement à celui de ses confrères, n’apparaît plus ; ce fait lui valut, jusqu’à la fin de ses jours, une farouche inimitie d’un certain nombre de ses confrères, qui l’accusèrent, depuis ce jour, « d’opportunisme ». Il fut l’un des rares compositeurs majeurs de sa generation à avoir suivi les orientations de la politique officielle en matière de creation musicale après les decrets Jdanov de 1948, orientations (« realisme socialiste ») auxquelles il restera fidèle jusqu’à sa mort - même dans les annees quatre-vingt où ces orientations n’avaient plus d’appuis officiels et, de fait, nuisaient à sa reputation. Son oeuvre d’après guerre s’intègre en grande partie dans ce moule, trouvant une partie de sa source dans les formes d’arts musicales populaires de son pays, mais n’ayant jamais gomme l’influence qu’il avait initialement subi de la musique française, tout particulièrement de Maurice Ravel (1875-1937) et de Francis Poulenc (1899-1963), ainsi que de l’Avant-Garde russe emigree à cette epoque, Igor Stravinsky (1882-1971) et Sergueï Prokofiev. Kabalevski est mort en 1987 à Moscou.
Parmi ses oeuvres majeures, on peut noter trois Sonates et Vingt-quatre preludes pour piano, ainsi que de nombreuses pièces pour cet instrument destines aux enfants, dont deux sonatines connues de nombreux jeunes pianistes, une remarquable Sonate pour violoncelle et piano, deux Quatuors à cordes, quatre Concertos pour piano (dont le troisième fut cree par Alexis Weissenberg, alors âge de 14 ans), un Concerto pour violon « a la Poulenc », deux Concertos pour violoncelle très sobres, la Suite symphonique « Romeo et Juliette », une « Ouverture "Pathetique" et la Poème symphonique « Le Printemps », quatre Symphonies, cinq Operas, dont le truculent « Colas Breugnon » tire du roman de Romain Rolland, plusieurs musiques de scène, dont les celèbres « Comediens », des melodies et des ballets, ainsi que son Requiem profane « En memoire de ceux qui ont peri dans la lutte contre le fascisme » sur des poèmes de Robert Rozhdestvensky, peut-être son plus grand chef-d’oeuvre.
Le Quatuor à cordes N° 1 Op. 8 a ete compose en 1928, et il est très probable que Dmitri Kabalevsky fût persuade de s’essayer au quatuor, bien avant Nikolaï Miaskovsky, après la composition des premiers Quatuors de Vissarion Chebaline et de d’Alexandre Mosolov (1900-1973), en 1923 et 1926 respectivement. Cette oeuvre remarquable fait preuve d’une recherche certaine dans l’emploi de poly-rythmes et d’harmoniques, mais elle reste neanmoins une oeuvre de jeunesse, à la fraîcheur evidente. Le debut modal de l’oeuvre, avec ses quartes descendantes au premier violon, fait entendre une melodie nostalgique, obsedante, à la manière de Ravel. Le scherzo qui suit introduit l’autre face de l’oeuvre, fondee sur l’effervescence rythmique de la musique folklorique russe, avec ses doubles croches des violons qui forment un accompagnement energique à une chanson populaire rappelant la foire trepidante des jours gras du « Petrouchka » de Stravinsky, tandis que le deuxième sujet conserve le lyrisme calme du premier mouvement. La forme claire du mouvement lent est masquee par des mesures alternant constamment entre 3/4 et 4/4, tandis que le thème principal du final renoue avec la chanson folklorique. Toutefois, dans ce mouvement, tous les thèmes principaux de chaque mouvement reapparaissent avant que les melodies populaires ne se marient en une union contrapuntique, dont le but est probablement d’illustrer un compromis possible entres les aspirations populaires des compositeurs alors affilies à la RAPM et les goûts esthetiques de ceux qui etaient membres de L’ASM. Ce premier Quatuor a ete cree le 3 avril 1929, dans la Petite Salle du Conservatoire de Moscou, par les futurs membres du Quatuor Beethoven.
Le Quatuor à cordes N° 2 Op. 44 a ete acheve en 1945 ; avec la Sonate pour violoncelle et piano Op. 71, il est certainement l’un des chef-d’oeuvres de la musique de chambre de Kabalevsky. Celui-ci avait ete engage comme professeur au Conservatoire de Moscou, et les annees de guerre avaient ete une periode d’activite intense. Le second Quatuor, dont l’ecriture precède immediatement celle des Sonates pour piano n° 2 Op. 45 et N° 3 Op.46, est en cinq mouvements, les deux derniers etant joues sans interruption. L’Allegro initial est une forme sonate, avec des accords d’ouverture qui alternent entre sol mineur et sol majeur. Ses moments lyriques sont engloutis par la section du developpement, Allegro feroce, angulaire, agressif, interrompu par des doubles croches sinistres. Le premier mouvement lent commence par un serenade au violoncelle, avec un accompagnement pizzicato, mais le premier violon presente rapidement une variante du thème, dont la complexite contrapontique et l’intensite emotionnelle prennent continuellement de l’ampleur. Le scherzo qui suit est une danse fantastique, où les rythmes et l’emploi des sourdines produisent un effet nocturne fantomatique. Un bel Adagio, pâle et solennel, mène sans interruption à une gaiete debridee, où l’on distingue de brefs rappels des sujets « serieux » des mouvements precedents, mais où l’humour l’emporte toujours dans une serie de variations très ingenieuses, et où même le sinistre motif initial en sol mineur se retrouve totalement transfigure quand le mouvement arrive à ses accords finals. Le second Quatuor fut cree le jour de l’an 1946, egalement dans la Petite Salle du Conservatoire de Moscou.
Le Quatuor Glazounov, qui a donne son premier concert en 1987, a ete cree sous le nom de Quatuor du Conservatoire par des musiciens qui s’etaient rencontres dans la classe d’Andreï Chichlov au Conservatoire de Moscou. Le Quatuor gagna le concours Voronezh All-Union, et a depuis realise de nombreux concerts et enregistrements radiophoniques dans le monde entier.
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