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Bruckner : Symphonie n° 9 Reviews and Opinions
5.0 etoiles sur 5
Pacte faustien , 13 fevrier 2008
Par Melomaniac (France) - Voir tous mes commentaires(COMMENTATEUR N° 1)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Bruckner : Symphonie n° 9 (CD)
Mysterieux et solennel le « Feierlich, misterioso » Sous la baguette de Jochum, certes non !
J’avoue preferer des approches plus sombres et tragiques de cette oeuvre marquee par la fatalite mais cela s’avère bien difficile de resister à l’elan positiviste d’un de ces derniers temoignages discographiques d’un chef qui frequentait la musique du compositeur autrichien depuis presque un demi siècle.
Heroïque, impetueux, indomptable, intrepide : serait-ce la candeur schubertienne qui volubilise ici cette page pourtant sombre et dramatique
Alors que quatorze ans auparavant la precedente lecture avec la Philharmonie de Berlin (DG, 1964) semblait pacifier l’âprete de la version munichoise (DG, 1954), la baguette du chef allemand dechaîne ici des passions qui recusent la vocation testamentaire de cet ultime opus brucknerien et dont l’extraordinaire captation par les micros de Claus Strüben exacerbe encore le relief et l’ampleur.
Le frenetique Scherzo subit les revers d’un leger manque de precision chez les cuivres, mais quel souffleur pourrait froidement assener cet ostinato rythmique sur un tempo aussi rapide Le trio, primesautier, confirmerait que cette bousculade est la marque d’une volonte de privilegier le jaillissement expressif à l’exigence de la forme.
Pour le vaste Langsam conclusif, la direction de Jochum revient pourtant à une mesure et une duree assagies (27’39). La chaleureuse eloquence de la Staatskapelle de Dresde, d’une douceur plus viennoise que nature, est le vehicule d’une emotion irresistible qui pousse à la compassion.
Cette interpretation semble revelatrice d’un parallèle avec un autre Adagio du romantisme agonisant, -celui de la X° de Mahler, quand l’âme est soudain foudroyee par la conscience du neant. Les dernières pages de la partition peuvent alors resonner comme l’acceptation d’une souffrance d’abord incomprise.
Pourrait-on interpreter l’intense vitalite de cette lecture -quasiment goetheenne, comme l’aspiration d’une certaine mythologie romantique : celle qui recuse le destin et brigue l’eternelle jeunesse
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