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Prokofiev : Intégrale Des Symphonies Reviews and Opinions
3 internautes sur 3 ont trouve ce commentaire utile :
5.0 etoiles sur 5
Une des meilleures integrales, 28 juin 2011
Par Henrard "ivan henrard" (france) - Voir tous mes commentaires(TOP 50 COMMENTATEURS)
(VRAI NOM)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Prokofiev : Integrale Des Symphonies (CD)
Ne en 1931, specialiste du repertoire russe du XIXe et surtout XXe siècle, Guennadi Rojdestvenski etait l’ami de tous les compositeurs importants de son pays, notamment Dmitri Chostakovitch, Alfred Schnittke, Sofia Goubaïdoulina, Edison Denisov, et proche des plus grands instrumentistes, notamment David Oïstrakh et Mstislav Rostropovitch. À l’aise egalement dans le repertoire romantique et post-romantique austro-germanique, il enregistra une etonnante integrale des onze symphonies d’Anton Bruckner. Très precoce, le chef fut surnomme « super-genie » par Sergueï Prokofiev alors qu’il avait à peine vingt ans.
L’un de ses plus beaux titres de gloire lui vient de sa specialisation dans la musique de Prokofiev qu’il defend avec une ardeur peu commune, ayant fait decouvrir des pages oubliees comme les deuxième et troisième symphonies et enregistrant une quasi-integrale discographique de ce compositeur.
La symphonie nu fut pas le genre de predilection de Prokofiev, ce pianiste prodige, genial compositeur de musique de films et de ballets. Pourtant, certaines d’entres elles sont à plus d’un titre des chefs d’oeuvres.
Ainsi La Cinquième symphonie en si bemol majeur, opus 100 (1945) est la plus vaste et par certains aspects la plus grandiose de ses sept symphonies. À l’instar de la Septième symphonie de Chostakovitch et de la Symphonie n° 2 de Khatchatourian, c’est une aeuvre « patriotique » et « de guerre ».
Les mouvements centraux sont les plus personnels : l’allegro est du « pur Prokofiev » : sarcastique, mordant, puissamment rythme ; l’adagio est quant à lui une longue plainte tantôt dechirante, tantôt glacee, quelquefois aux limites de la tonalite. C’est le plus mahlerien des mouvements jamais ecrits par le compositeur. Le premier mouvement constitue un portail somptueux mais un peu pompeux, plein de menace sourde et de resolution heroïque, faisant appel à d’impressionnants alliages de cuivres et de cordes, tandis que le dernier mouvement celèbre, avec une joie entraînante mais d’une legère vulgarite (dont il est impossible d’evaluer sincèrement le degre d’ironie), le triomphe des forces du Bien.
Cette version mythique des symphonies de Prokofiev nous est rendue dans un son remasterise et d’une qualite absolument superbe (annees 70) Le chef possède une vision contrastee, dramatique et aceree, à ranger à cote de la version plus moderne de Gergiev, policee d’Ozawa, elegante et peut être superieure de Martinon, nordique de Jaarvi.
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11 internautes sur 14 ont trouve ce commentaire utile :
5.0 etoiles sur 5
Superbe, 26 mars 2011
Par Prevost Alain (Bordeaux) - Voir tous mes commentaires(TESTEURS)
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(VRAI NOM)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Prokofiev : Integrale Des Symphonies (CD)
...ou le plaisir de redecouvrir Prokofiev! Voici un coffret absolument indispensable. La direction de Rojdestvensky est fouillee, "allante", indiciblement "russe". La prise de son est très belle et on entend ici une foule de details qui passent inaperçues dans les versions occidentales dont le principal defaut est souvent de trop alourdir le trait. Jamais je n’ai entendu Prokofiev dans une telle plenitude avant de decouvrir ces sublimes enregistrements. Un regal dont il ne faut absolument pas se priver! A consommer sans moderation!
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14 internautes sur 18 ont trouve ce commentaire utile :
5.0 etoiles sur 5
DU DANDY PARISIEN à « SERGE ET LE LOUP », 15 avril 2011
Par Gerard BEGNI (Toulouse, France) - Voir tous mes commentaires(TOP 1000 COMMENTATEURS)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Prokofiev : Integrale Des Symphonies (CD)
LES TROIS PILIERS DE LA MUSIQUE
La plupart des grands compositeurs après Haydn (à quelques exceptions notables, comme le pianiste Chopin) ont considere que le summum de leur art etait un tripode : l’intellectualite avec le quatuor à cordes ; le dialogue absolu avec l’interprète avec la sonate pour piano ; et le genre le plus exteriorise, traduisant l’art de faire s’exprimer plusieurs dizaines de musiciens et un `chef’ ensemble : la symphonie, particulièrement exigeante tant dans ce qu’elle a de plus exterieur : l’orchestration, que de plus intime : la solidite de l’architecture. Si le quatuor est une affaire d’ascèse, la symphonie est souvent une affaire d’ivresse. C’est pourquoi la plupart des compositeurs abordent le quatuor plus tard dans leur carrière (avec des exceptions notables : Schoenberg, Berg, Webern, Milhaud, Chostakovitch, pour rester au XX° Siècle). Ils ecrivent en general assez tôt leur première symphonie, quitte à en être insatisfaits, à la dechirer ou la transformer (ex : Brahms, dont vraisemblablement le 1° Concerto provient d’une hypothetique première symphonie).
Il est bien evident que les Russes adorent la symphonie (même travestie en poème symphonique), ainsi que la sonate pour piano (eventuellement travestie aussi) et connaissent parfaitement l’introspection (ah ! l’âme slave !) mais l’intellectualite du quatuor semble peu leur convenir, ou lorsqu’ils s’y consacrent, leurs quatuors sont faibles. Borodine et Chostakovitch y font exception, mais Tchaïkovski (ses quatuors n’ajoutent rien à sa gloire), Rimski-Korsakov, Scriabine, Rachmaninov Prokofiev repondent bien à cette consideration. On pourrait dire de manière très symbolique que Scriabine et Rachmaninov sont des Chopin qui ont ecrit trois symphonies (plus un penchant plus prononce vers la sonate pour le premier, vers le concerto pour le second).
Dans ces conditions, rien d’etonnant à ce que les symphonies qui jalonnent la carrière d’un compositeur ne constituent d’une part le point focal des aeuvres de la periode durant laquelle il l’a composee, et d’autre part ne reflètent celles-ci, ou d’autres partitions plus ou moins lointaines. Tel est bien le cas de Prokofiev, à quelques nuances près.
PROKOFIEV et ses SYMPHONIES : du DANDY PARISIEN à « SERGE et le LOUP »
Le debut de carrière du jeune Prokofiev à Paris a fait de lui le second revolutionnaire musical russe d’avant guerre, derrière Stravinski evidemment (je mets à part Scriabine, qui relève de questions très particulières). Mais autant le Sacre du Printemps pouvait laisser presager un `challenger’ parisien de la `deuxième ecole de Vienne’ en emergence et non le pape du neo-classicisme qu’il allait devenir, autant inversement le jeune Prokofiev laissait voir à ceux qui savent ecouter et lire un goût très classique de l’harmonie et de la construction, certes pares de toutes les outrances modernistes que la revolte sincère contre le postromantisme et l’impressionnisme exigeait. Son fils disait finement « il compose ses aeuvres comme tout le monde, ensuite il les `prokofieffise’ ». On ne s’etonnera donc pas que la celèbre `première symphonie’ ne soit un pastiche remarquablement reussi de Haydn, à en faire pâlir de jalousie retrospective le compatriote Stravinsky, et la deuxième symphonie une de ses aeuvres les plus dissonantes, mais somme toute un `remake’ de la dernière sonate beethovenienne, à savoir un allegro de sonate suivi d’un thème et variations. ET finalement l’analyse montre que ces dissonances ne sont pas si "mechantes" que çà.
On voit les references et jeux de miroir complexes : la première symphonie renvoie au premier Concerto de violon, au troisième concerto de piano ; la deuxième à la suite Scythe, la toccata, les deux premiers concertos de piano.
Les troisième et quatrième symphonies sont quasiment des autoreferences : la première derive d’un opera, l’Ange de feu. On aurait pu penser que cette histoire medievale de magie et de fantômes etait complètement etrangère à l’esprit de Prokofiev. EH bien non : l’atmosphère est remarquablement rendue (on penserait à Owen Wingrave ou `The turn of the screw’ de Britten, dans un style different naturellement) et les cellules melodico-harmoniques sont du plus pur Prokofiev. La quatrième symphonie est ecrite à partir d’un ballet et naturellement reference tous les ballets, excellents ou moins bien reussis, qui vont jalonner la carrière du nouveau Prokofiev ......
...... Car le Petit Père des Peuples et sa meute de propgandistes et d’espions veille. Après l’hemorragie d’artistes qu’a provoquee la Revolution d’Octobre, quelle aubaine (l’efficacite de la propagande sovietique aidant) que le retour au bercail d’un des enfants prodigues (et prodiges...). Deguise en bonne vielle grand-mère, le loup Staline attirera le naïf Serge qui s’apercevra trop tard helas que la grand-mère avait de grandes dents... Au debut, tout ira à peu près bien. L’ideologie du regime que Prokofiev digèrera à sa façon et son sens du classicisme et des longues melodies se retrouveront en phase dans la celèbre cinquième symphonie. Il est de bon ton dans les milieux qui croient faire l’opinion de deplorer l’influence `normative’ que l’ideologie sovietique a eu sur cette symphonie. A mon humble avis, c’est injuste. Cette aeuvre a beaucoup de souffle, et la « classicisation » de Prokofiev est infiniment plus genereuse, spontanee, convaincante que celle de l’antisovietique virulent Stravinski.
Mais les choses se degraderont très vite. Serge etait entre les dents du loup ... et aucun chasseur à l’horizon. Harcele par la Pravda, par l’Union des compositeurs, il reagira encore plus mal que Chostakovitch. Il deviendra maladivement anxieux. Sa sixième et sa septième symphonie sont incontestablement des aeuvres d’un grand compositeur qui vivait à Moscou et s’appelait Serge Prokofiev. Elles meritent le respect et non l’oubli. Mais un ressort est casse.
Le 5 mars 1953, deux hommes mouraient. Un certain Joseph Vissarionovitch Djougachvili, plus connu sous le nom de Staline. Un certain Serge Prokofiev, compositeur de son etat. L’histoire de Serge et le loup ne s’est pas terminee comme on aurait pu le souhaiter.
CETTE INTEGRALE
Je pense qu’il n’est pas necessaire de tisser à l’infini des considerations à l’eau de rose sur la fameuse `âme slave’ qui reunirait Rojdestvenski et Prokofiev dans une fumeuse communion artistico-mystique. Certes, il est naturel que Rojdestvenski soit particulièrement à l’aise dans les aeuvres de ses compatriotes, et même dans ses partitions les plus cosmopolites, il y a toujours un petit je-ne-sais quoi qui fait que Prokofiev n’echappe pas à ses racines culturelles. Mais inutile de recourir au flacon d’eau de rose. Rojdestvenski est techniquement un immense chef d’orchestre, qui sait apprehender du moindre detail d’une partition (celui auquel l’auditeur est generalement le plus sensible) à son architecture generale (celle qui fait qu’à la fin de l’execution le même auditeur a le sentiment d’avoir entendu une grande chose). Naturellement, Rojdestvenski a cette autorite naturelle qui fait que tant chaque instrumentiste que l’orchestre dans son ensemble traduit sa vision avec une absolue fidelite. On peut ne pas aimer le style Prokofiev, mais il est incontestable qu’il se fonde sur une architecture d’acier - generalement très classique - qui soutient des formules melodico-harmoniques très particulières et caracteristiques. Rapprocher ces deux considerations montre que Rojdestvenski est fait pour diriger Prokofiev, même s’il etait Peruvien ou Zaïrois..... et l’ecoute confirme ce que la raison laisse deviner. Si vous voulez un Prokofiev fait de clinquant artificiel, de dissonances mises en valeur plus que de raison, ce n’est pas cette integrale qu’il faut acheter. Si vous voulez entendre la voix unique d’un homme qui est passe des salons des dandys parisiens aux foudres des chiens de garde de Staline sans perdre sa voix profonde et sa solidite de constructeur, alors je pense que peu de chefs vous convaincront autant que Rojdestvenski.
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Remarques sur ce commentaire (6)
12 internautes sur 16 ont trouve ce commentaire utile :
5.0 etoiles sur 5
un must enfin reedite !, 5 mars 2011
Par pht69 - Voir tous mes commentaires
Ce commentaire fait reference à cette edition : Prokofiev : Integrale Des Symphonies (CD)
Une integrale indispensable ! Un Prokofiev dans son jus. Rojdestvenski est au dessus du lot, à mon avis plus authentique que Gergiev et loin devant Rostro. Ce coffret remplacera mes vieux vinyl Chant du Monde qui commençaient serieusement à fatiguer. Après la reedition des Sibelius, j’attends celle des Chostakovitch du même Rojdestvenski.
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