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Bruckner: Symphony No.8 Reviews and Opinions
4.0 etoiles sur 5
La 8° de Giulini, 19 avril 2008
Par earthlingonfire - Voir tous mes commentaires(TESTEURS)
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Ce commentaire fait reference à cette edition : Bruckner:Sym. 8 (CD)
L’entree de Carlo Maria Giulini sur la scène brucknerienne, dans les annees 1980, a ete une demi-surprise, tant ce chef à part a marque sa volonte de s’incrire dans la tradition symphonique austro-allemande. Le reproche generique que l’on peut adresser à tous ces bruckneriens selectifs, episodiques et/ou tardifs, qu’il s’agisse de Giulini, Boulez ou Mehta, c’est d’imaginer qu’à eux les secrets des trois derniers chefs-d’oeuvre du maître de Saint-Florian seront donnes d’emblee, sans être comme lui-même passe par les six premières symphonies. Jouer la 8°, par exemple, sans la rattacher à la 3°, à la 4° ou à la 5°, aura à mon sens toujours quelque chose d’incomplet. Au-delà de cette remarque, force est de constater que l’approche de Giulini, sans être absolue, se defend plutôt bien. Comme si souvent, sa recherche d’un son chaud et organique le conduit, par la valorisation des vents et leur fusion avec les cordes, à faire un peu pâteux, gras et gris, un eventuel defaut accuse par des tempi pour le moins raisonnables. A ce titre, il est evident que l’apogee tragique du premier mouvement perd de son mordant, donc de son tragique. A l’inverse, le scherzo est un des plus reussis de la discographie, avec Wand/Berliner Philharmoniker, Haitink et Celibidache/Münchner Philharmoniker : à l’oppose des "actifs" (Jochum, Böhm) qui en font un moment de violence vengeresse dans l’esprit du scherzo de la 7°, il a l’intelligence d’en faire un voyage, un divertissement. Dans les deux derniers mouvements, valorises par l’interpretation de Giulini, on trouvera une progression musicale sur plus de cinquante minutes à peu près inattaquable si on ne la refère qu’à elle-même et non à l’idee qu’on peut se faire de l’½uvre. Sinon, une fois encore, les dechirements tragiques du 3° mouvement et les explosions de la coda du 4° sembleront trop sous-jacents. La conception de Giulini est fondee sur l’harmonie, son approche est contemplative. Si l’ecole interpretative dans laquelle se situe cette version de grandes orgues liturgiques ne nous dit que la moitie de ce qu’on peut entendre dans la Huitième, Giulini est neanmoins un des champions de cette chapelle, ce qui explique qu’il doive être pris en compte. Ma preference va toutefois à Wand, Furtwängler, Böhm, Haitink ou encore Boulez.
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