vendredi 29 avril 2011

Sonates pour piano Nos 1 ? 6


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Sonates pour piano Nos 1 ? 6 Reviews and Opinions



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Les Sonates pour piano de Galina Oustvolskaïa, remarquablement interpretees par Markus Hinterhäser, 28 fevrier 2009
Par JRL (France) - Voir tous mes commentaires(TOP 500 COMMENTATEURS)
  
Ce commentaire fait reference à cette edition : Sonates pour piano Nos 1 à 6 (CD)
Galina (Ustvolskaya) Oustvolskaïa est nee à Petrograd (Saint Petersburg) en 1919. De 1937 à 1947, elle etudia à l’universite rattachee au Conservatoire de Leningrad (Saint Petersburg), où elle fut elève de Dmitri Chostakovitch (1906-1975), qui a dit d’elle : « Je suis convaincu que la musique de Galina Ivanovna Oustvolskaïa atteindra une renommee mondiale, et sera appreciee par tous ceux pour qui la verite en musique est de première importance », et qui lui ecrivit par ailleurs : « Ce n’est pas toi qui es influencee par moi, au contraire, c’est moi qui le suis par toi ». Galina Oustvolskaïa developpa un style personnel très particulier, dont elle a dit : « Il n’y a absolument aucun lien entre ma musique et celle d’une autre compositeur, vivant ou mort ». Lors de la tournee que fit Igor Stravinsky (1882-1971) en URSS en 1962 à l’occasion de « Degel », s’etonnant que cette compositrice très croyante, opposee au regime sovietique et dont on venait de lui faire entendre une oeuvre, ne soit influencee, ni pas sa propre musique, ni par celle de la Seconde Ecole de Vienne à laquelle il venait de se convertir, il declara comprendre à cet instant « ce qu’etait le Rideau de Fer ». On ne sait pas si Galina Oustvolskaïa apprecia le compliment... Bien qu’elle fut professeur de composition au Conservatoire de Leningrad, jusqu’en 1968, très peu de ses oeuvres, à l’exception peut-être de sa Sonate pour violon et piano, semblent avoir ete jouees de manière regulière en Union Sovietique. Elle est morte à Saint-Petersbourg en 2006.
La première des six Sonates pour piano, ecrite en 1947, revèle dejà une tendance aux sons frappes avec durete, contrastant etrangement avec d’autres sons qui ont souvent l’air presque perdus, decrits quant à eux par des lignes claires et simples. Le troisième des quatre mouvements de cette sonate fait songer à la quatrième « Gymnopedie », qui aurait toutefois perdu, dans des teintes menaçantes, la paisible serenite de la musique de Satie, et les durs accents du quatrième mouvement, polymetrique, rappelle de fait ceux de Chostakovitch. Les deuxièmes et troisième Sonates, ecrites respectivement en 1949 et 1952, toutes deux dominees par de longs enchaînements de noires, sont très differentes de la première. Dans la troisième, Galina Oustvolskaïa recourt à des contrastes radicaux : des moments de douceur contemplative côtoient une brutalite très âpre.
Ecrite cinq ans plus tard, la quatrième Sonate de 1957 renvoie au langage rythmique de la première Sonate. Elle est structuree en quatre mouvements, passant attacca de l’un à l’autre. Dès le debut, un cluster mysterieux, constitue de deux accords parfaits enchevêtres, l’un de la mineur, l’autre de sol mineur, precedent des accords de seconde mineure, qui surgissent sans cesse du cours paisible des croches. Dans le quatrième mouvement, Galina Oustvolskaïa, de façon pour elle tout à fait inhabituelle, s’autorise même quelques ornements, sous forme de notes trillees, pôles de douceur et de poesie.
Il fallut presque trente ans pour que Galina Oustvolskaïa presentât, en 1986 et en 1988, deux nouvelles Sonates pour piano. Oeuvre-cle, faisant un large appel aux clusters, les dix mouvements de la cinquième Sonate sont relies entre eux par un re bemol, autour duquel s’articule toute la construction lineaire de l’aeuvre. La sixième Sonate est, quant à elle, entièrement centree sur la formation de clusters.
Markus Hinterhäser, ne à La Spezia (Italie), commença ses etudes musicales en 1975 au Conservatoire de vienne, avant de suivre, à partir de 1979, les cours de Peter Lang à Salzbourg, ainsi que les masterclasses d’Elisabeth Leonskaya et Oleg Maisenberg. Il est cofondateur du Festival « Zeitfluss », qui propose des concerts de musique nouvelle dans le cadre du « Festspiele » de Salsbourg.
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