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Ferenc Fricsay : Great Conductors of the 20th Century Reviews and Opinions
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5.0 etoiles sur 5
Hommage à Ferenc Fricsay, avec de passionnants temoignages en concert, 14 septembre 2006
Par Melomaniac (France) - Voir tous mes commentaires(COMMENTATEUR N° 1)
Ce commentaire fait reference à cette edition : "Great conductors of the century" : Ferenc Fricsay - Kodaly : Danses de Galanta / Chostakovitch : Symphonie n° 9 / Hindemith : Metamorphoses symphoniques / Beethoven : Symphonie n° 3 etc (CD)
Voilà un album en hommage au chef hongrois Ferenc Fricsay, dont le style fait de noblesse, d’abnegation, de generosite et d’une intense expressivite laissa bon nombre de melomanes orphelins lors de sa disparition prematuree en 1963.
Heureusement, son legs phonographique, majoritairement grave pour la Deutsche Grammophon, demeure abondant.
Sans compter les nombreux enregistrements en live, tout aussi peaufines que les gravures officielles.
Qu’on en juge : dans cette Heroïque donnee en concert en 1961, Fricsay retrouve le souffle lyrique et la puissance emotionnelle de sa version de studio avec la Philarmonie de Berlin (1959).
Le chef sonde les etats d’âme de cette symphonie et revèle un univers petri de fragilite et d’humanite. La "marche funèbre", profondement ressentie, se deploie sur une duree qui en delite la structure au profit de l’affect. La timidite de l’allegro initial est cependant moins convaincante, mais elle est constitutive d’une vision d’ensemble qui fait evoluer l’oeuvre du doute inquiet à la confiance sereine du finale.
Assez proche de Giulini par sa temporalite alentie, cette conception ne cède cependant jamais à l’esthetisme monumental et revèle une dimension biographique au schema manifestement initiatique.
Captee en 1954, la "Neuvième" de Chostakovitch, adopte un ton persifleur qui accentue les dissonances et l’acidite de l’instrumentation : l’orchestre de la radio allemande s’avère de bout en bout l’une grande richesse de timbres, etl’on aura rarement entendu des bois aussi corrosifs dans l’allegretto qui lance le finale.
Comme toujours avec Fricsay, chaque phrase semble mûrement reflechi, et l’on imagine l’imposant travail de repetition qui fut necessaire pour aboutir à une telle diction, d’autant que les tempi sont très cursifs. Même le choral de cuivres du largo s’avère mordant alors qu’il paraît pompeux sous d’autres baguettes.
La candeur rossinienne de cet opus peut bien disparaître : on n’a guère mieux exprime son alliance de causticite et de desenchantement, qui ouvre dejà la porte aux abymes de perplexite de l’ultime Quinzième.
Mais le tresor de ce disque, c’est encore ces "Danses de Galanta" enregistrees Vienne en 1961 : il faut entendre comment Fricsay cisèle la moindre phrase, la moindre inflexion rythmique. La Philarmonie devient soudain le plus magyar des orchestres, traduisant instantanement chaque intention du chef en une palette aux nuances inouïes.
Aussi inspiree dans les delicats commentaires des bois que dans les effusions rhapsodiques du finale (dont les ingerables fluctuations de tempo sont ici rendues avec une parfaite respiration agogique), cette version offre une veritable leçon de style, qui eclipse bien sûr toute concurrence discographique.
Nous vous laissons le soin de decouvrir les autres pièces de ce genereux album.
Si vous aimez la musique, ce serait folie que de meconnaître ces temoignages d’un des plus grands interprètes du siècle.
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