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Muffat - Armonico tributo Reviews and Opinions
4 internautes sur 4 ont trouve ce commentaire utile :
5.0 etoiles sur 5
Musique pour un film d’autrefois, 5 octobre 2007
Par M. J. Walker "parolles" (France) - Voir tous mes commentaires(VRAI NOM)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Muffat - Armonico tributo (CD)
J’ai beaucoup profite du commentaire de l’autre critique ci-dessus, mais je dois dire que celui-ci est peut-être mon disque de musique ancienne prefere: c’est juste la combinaison de concertino et ripieno que j’aime plus que d’autres versions de ces oeuvres; je vois les longues perspectives dans les jardins ornamentaux peuples des gens d’autrefois qui bavardent très elegamment, et je suis bouleverse par le sens vivant d’une civilisation disparue. Ca sonne vraiment captivant!
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6 internautes sur 7 ont trouve ce commentaire utile :
3.0 etoiles sur 5
Georg Muffat, lien entre Giovanni Battista Lulli et Arcangelo Corelli, 13 janvier 2007
Par Julien Mosa "MosaJulien" (Saint-Jean Pied de Port, 64.) - Voir tous mes commentaires(TOP 500 COMMENTATEURS)
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Ce commentaire fait reference à cette edition : Muffat - Armonico tributo (CD)
Entre vingt-huit et vingt-neuf ans, Georg Muffat partit etudier à Rome avec Bernardo Pasquini, observe alors comme le plus grand virtuose de l’orgue et du clavecin en Italie. Bernardo Pasquini jouait souvent avec celui qui etait considere comme le plus grand virtuose du violon en Italie, Arcangelo Corelli. Ainsi, Georg Muffat put ecouter le violoniste ; il fut beat d’admiration devant les "concerti grossi" du maître du violon. Georg Muffat s’impregna de l’ecriture d’Arcangelo Corelli, basee sur la formation de deux violons et d’une basse continue. Cela lui apporta l’idee d’ecrire sous le titre "Armonico tributo cioè sonate di camera", cinq "sonates de chambre pour peu ou beaucoup d’instruments". C’est à son retour de Rome en 1682 qu’il fit publier son recueil, en gratitude pour le comte de Kuenburg (l’archevêque de Salzbourg), dont il etait l’organiste depuis 1678, et qu’il lui permit d’entreprendre ce voyage. Ces sonates, composees à cinq parties, comportent malgre cela une orchestration "ouverte" ; Georg Muffat expliqua qu’elles pouvaient être interpretees par plusieurs groupes de musiciens ; le plus petit etait de trois (deux violons et un violoncelle). Les interprètes pouvaient egalement ne jouer que quatre parties, en mettant de côte la partie de second alto. Quant à l’execution à cinq parties, elle pouvait être jouee par des solistes, mais egalement par un orchestre entier. Dans ce cas, il etait divise en deux groupes : un "concertino" (constitue de deux violons et d’un violoncelle) et un "ripieno" pouvant être enrichi au gre des musiciens. De ce fait, Georg Muffat put retrouver le style majestueux des "concerti grossi" d’Arcangelo Corelli.
Quelques annees plus tard, en 1701, Georg Muffat fit publier à Passau douze "concerti grossi" reunis sous le titre "Exquisitioris Harmoniae Instrumentalis Gravi-Jucundae Selectus". La moitie de ces "concerti grossi" sont des transformations des cinq sonates du cycle de l’"Armonico tributo cioè sonate di camera". Il en a modifie l’ordre, le nombre, et la forme des mouvements, consolide les traits melodiques pour en raffermir l’effet, et recomposa les parties intermediaires pour accroître le contraste "concertino" / "ripieno". Il insera encore des ornementations, ce qui rend la comparaison des deux cycles interessante.
Les autres concertos de Georg Muffat furent composes entre 1683 et 1689, à Salzbourg. Dans ces concertos-là, le compositeur reprit sont idee d’orchestration "ouverte", en proposant de les jouer avec diverses formationsn du trio au grand orchestre. Dans le but d’en tirer les plus grands effets, il conseilla aussi d’ajouter au "ripieno" des hautbois, bassons, bombardes, clavecins, theorbes, harpes ou regales (petits orgues) ; pour le "concertino" (les solistes), des hautbois, un basson ou deux voix de dessus (sopranos).
Dans la preface des "concerti grossi" de 1701, Georg Muffat explique que ses oeuvres ne conviennent ni à l’Eglise, ni aux ballets ; en effet, elles mêlent des airs vifs et doux, des passages graves et exquis, divers jeux musicaux ; elles sient plutôt à des divertissements, à des receptions princières, à des serenades ou des concerts savants.
Il est incontestable que le compositeur autrichien fit office de "pont", de "lien" entre Giovanni Battista Lulli (musique française) et Arcangelo Corelli (musique italienne). Il fut l’un des musiciens qui chercha avant la lettre à rapprocher les pays par leurs styles et leurs cultures respectives. Il repandit même la renommee des sytles français et italien en Allemagne et en Autriche.
Dans le bon texte de presentation des oeuvres (mais qui, par moment, pourra paraître confus), le claveciniste Jesper Christensen explique le choix de l’Ensemble 415 pour une interpretation avec "grand orchestre". Cet enregistrement fait suite à celui des fameux "concerti grossi" d’Arcangelo Corelli. L’indication "molti stromenti" demandee par Georg Muffat(beaucoup d’instruments) se refère sans aucun doute à l’orchestration d’Arcangelo Corelli (huit premiers violons, huit deuxièmes violons, cinq alots, cinq violoncelles, quatre contrebasses, trois luths (ou theorbes) et deux clavecins). Pour les seconde et quatrième sonates, les membres de l’Ensemble 415 ont ajoute deux hautbois et un basson ; Georg Muffat en recommande l’utilisation dans sa version de 1701.
Ce parti-pris denature à mon goût l’origine de ces sonates, dont l’indication d’une partie du titre "pocchi stromenti" (peu d’instruments) (deux violons et la basse continue) n’a pas ete prise en compte. L’interpretation n’y est pour rien, car elle est très bonne : l’ensemble 415 est compose d’instrumentistes de renom, qui font aujourd’hui une grande carrière soliste (entre autres, les violonistes Chiara Banchini, Enrico Gatti, Odile Edouard, David Plantier ou Helène Schmitt, les violoncellistes Gaetano Nasillo, Alain Gervreau ou Petr Skalka, le luthiste Karl-Ernst Schröder et les clavecinistes Jesper Christensn et Andrea Marchiol). Elle paraît peut-être un peu trop "pompeuse", mais cela n’en est que normal, car lorsqu’un orchestre au complet retentit de tout ses feux, l’on a toujours une impression de lourdeur inutile (aussi bien sur instruments dits "anciens" que sur instruments dits "modernes"). Il se degage de l’ensemble 415 une très jolie pâte sonore, mais trop dense. Lorsque le "ripieno" apparaît (les violons de Chiara Banchini et d’Enrico Gatti et le violoncelle de Gaetano Nasillo), l’on est certainement plus proche de l’esprit originel de ses sonates. Mais... ce n’est pas le cas, donc, pour l’integralite des mouvements qui composent ces cinq sonates. Pour ne pas trop "briser" le choix musicologique de l’ensemble 415, il est à noter, mis à part l’excellente interpretation, la bonne prise de son d’Emmanuelle Bailliet (pour Musica Numeris), qui contribue à cette jolie "pâte sonore". Mais est-ce suffisant à contenter les melomanes "puristes" Le debat demeure et demeurera sempiternellement ouvert...
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