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String Quartets Reviews and Opinions
1 internaute sur 1 a trouve ce commentaire utile :
4.0 etoiles sur 5
Captee à Stuttgart pour Deutsche Grammophon voilà plus de trente ans..., 19 novembre 2010
Par Melomaniac (France) - Voir tous mes commentaires(COMMENTATEUR N° 1)
Ce commentaire fait reference à cette edition : String Quartets (CD)
...cette meritoire integrale (la toute première fixee au disque je crois) n’hesita pas à se pencher sur les manuscrits originaux pour parfaire son exegèse, en respectant les specificites de chaque opus.
Ecrits entre 1814 et 1837, ces six Quatuors constituent une singulière synthèse entre le style contrapuntique austro-allemand (Haydn, Beethoven...) et les genres plus extravertis du Quatuor concertant (importe par Boccherini avant la Revolution et laissant briller la virtuosite des instruments) et du Quatuor brillant prône par Viotti et Pierre Baillot.
Datant de 1814, le theâtral Premier quatuor (ecoutez la quatrième variation du Larghetto à 6’40) ne fut joue qu’en 1826 mais devint fort apprecie au cours du XIX° siècle, notamment de Schumann. Le violon de Wilhelm Melcher y trouve ici la claire eloquence que reclame les elans solistes.
Quinze ans plus tard, alors que Cherubini etait devenu directeur du Conservatoire de Paris depuis 1822, le Second retravaille le materiau de sa Symphonie en re majeur. L’interpretation se montre aussi attentive à la solidite de l’architecture qu’aux changements de climats : dans l’episode median en ut mineur du Scherzo, notez la subtilite des pizzicati de Peter Buck.
La Monarchie de juillet s’etait installee. A soixante-dix ans passes, le compositeur avait definitivement delaisse la creation d’operas pour se concentrer sur la production instrumentale et la musique sacree quand il ecrivit les quatre quatuors suivants.
Les Melos ne cherchent pas à enjoliver la severite du Troisième (ainsi le fugato du Scherzo, souvenir du contrepoint acquis avec Giuseppe Sarti pendant les jeunes annees d’apprentissage à Bologne) mais ils trouvent dans le Quatrième (le plus long et eminent de la serie) des textures autrement riches, des nuances mieux brossees, des couleurs plus seduisantes. La prise de son les aide en cela : parmi les quatre sessions d’enregistrement, celle de fevrier 1975 s’epanouit genereusement, les autres s’averant un peu sèches quoique pregnantes.
L’influence viennoise rayonne dans le Cinquième dont le Finale rappelle le troisième "Razoumovski" (opus 59) de Beethoven, comme souligne Ludwig Finscher dans la notice qui accompagnait dejà la parution en disques vinyles.
Les quatre archets allemands y font sentir l’orante interiorite de l’Adagio, et recreent magiquement les chatoyants effets au coeur du Scherzo (2’08) : l’archet de Melcher chante comme une alouette sur les tremolos que ses coequipiers jouent « près du chevalet ».
La maîtrise formelle caracterise le Sixième, acheve à soixante-seize ans, ce qui constitue un accomplissement du style classique de l’auteur, sans qu’on n’y decèle aussi une certaine liberte d’elaboration thematique : le Finale cite des extraits des trois mouvements precedents.
Les accords qui concluent l’Andantino comme un tomber de rideau nous montrent que Cherubini n’avait pas oublie l’importance de l’effet de scène !
On a trop souvent dit que ces oeuvres etaient academiques et pas toujours suprêmement inspirees. Redecouvrons leur dramatisme et leur reelle carrure.
Pour cela, notez que cette même integrale a ete recemment reeditee par le label Brilliant.
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