Prix : EUR 89,55
Tannhäuser (coll. Wagner Edition) Reviews and Opinions
2 internautes sur 2 ont trouve ce commentaire utile :
3.0 etoiles sur 5
Du grand Windgassen, 13 novembre 2008
Par Soulier - Voir tous mes commentaires(TOP 500 COMMENTATEURS)
(VRAI NOM)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Tannhäuser (coll. Wagner Edition) (CD)
L’ouverture passee, dès que nous venons à entendre le timbre quelque peu strident et vindicatif de Venus (Bumbry), nous arrivons à expliquer sans grande difficulte l’empressement de Tannhäuser pour quitter son Venusberg...effectivement Bumbry represente assez mal la deesse de l’amour (par contre, elle aurait ete parfaite dans le rôle de Fricka). Windgassen, eloquent et plein de charme, habite le rôle de Tannhäuser avec une sorte d’etrange melancolie, sorte de « Sehnende » typiquement germanique. La direction de Sawalisch, moins electrisante que certaines autres grandes versions, apporte cependant une coherence certaine, creant une osmose evidente entre les grandes voix que sont celles de Windgassen, Silja, Greindl, Nienstedt et l’orchestre du Festspiele. Concernant Nienstedt, et à titre de comparaison, il n’apporte pas la lourdeur chevrotante de Bailey de la version Solti par exemple. Pour continuer le jeu des comparaisons, Windgassen se veut certes (quoique les conditions d’enregistrement soient vraiment differentes) moins eclatant que Kollo, mais habite le rôle avec beaucoup plus de psychologie. Le dernier acte, interprete avec une sorte d’emotion cassee, de lassitude melancolique, prouve la comprehension accrue de l’oeuvre par Windgassen, contrebalançant une technique dès fois legèrement incertaine à la faveur d’une intelligence d’interpretation evidente.
Malgre le timbre fort agreable de Silja, il est vrai qu’elle en fait souvent trop, usant de sa puissance de manière (presque) quasi-systematique. Sa lecture de l’oeuvre est quelque peu antinomiste avec celle de Windgassen, creant de temps en temps un certain desequilibre (bon, c’est vrai, je pinaille un peu...).
Autres details, le pâtre est interprete par une femme au lieu de l’habituel jeune garçon. Certes, la grosse machine qu’est Bayreuth n’est peut-être pas fait pour accueillir un petit garçon, mais la distorsion que procure son chant ainsi que celui de la tenora avec l’arrivee massive des pèlerins cree un climat que les amateurs de musique affectionnent particulièrement. Ici, cette fameuse distorsion passe à peu près inaperçu.
Concernant le son general de cet enregistrement, il est excellent, les bruits parasites ne se faisant remarquer que très rarement.
Pour conclure, la direction ne revolutionne guère le genre (quoique le travail au niveau des cuivres est assez remarquable), mais est rehausse par l’interpretation très fine de Windgassen et, il faut l’avouer, par la puissance extraordinaire de Silja.
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4 internautes sur 5 ont trouve ce commentaire utile :
5.0 etoiles sur 5
splendide version helas indisponible, 8 septembre 2009
Par Stephane B. "Stephane B." (France) - Voir tous mes commentaires(TOP 100 COMMENTATEURS)
Ce commentaire fait reference à cette edition : Tannhäuser (coll. Wagner Edition) (CD)
Au moment où j’ecris ce commentaire, cette splendide version n’est plus disponible en coffret isole sauf sur le marche de l’occasion à un prix exorbitant. Elle se trouve par contre dans le coffret integral Wagner edite par Decca et reprenant des versions publies jadis par ...Philips.
Cette situation est extrêmement regrettable car, sauf à accepter les doublons (il est vrai qu’à 55 ¤uros les 33 Cd...) nous sommes prives de ce qui reste plus de quarante ans après la meilleure version possible de Tannhäuser.
La meilleure version possible car il n’existe pas de version ideale ou de reference de cet opera. D’une manière generale, il est difficile , de par la longueur et la complexite des ouvrages, de parler de versions de references pour un opera de Wagner, toute version etant affaire de compromis, même en studio. C’est encore plus vrai pour Tannhäuser ou se pose en plus la question du texte, quelle version choisir Dresde, Paris, un melange des deux
C’est cette dernière option qu’avait choisi Wieland Wagner lorsqu’il remet l’ouvrage sur le metier au debut des annees 60. Il en confie la direction d’orchestre à la baguette alerte et dynamique de Sawallisch, grand specialiste du romantisme allemand, merveilleux interprête de Weber ou Schumann. Du point de vue de la direction , une reference quasi absolue. Il engage par ailleurs plusieurs paris audacieux en confiant la choregraphie à Bejart (que n’a-t-on filme l’ouvrage ! ) en choisissant Bumbry en Venus et Los Angeles en Elisabeth.
Pour la reprise de l’ouvrage en 1962 (que nous entendons ici) Wieland opère un double recentrage, en remplaçant Los Angeles par Silja et Fischer-Dieskau par Wächter. Ce double recentrage renforce la cohesion du plateau et c’est une equipe soudee autour du projet artistique qui mena ces representations au triomphe.
Car la force de cette version est avant tout une coherence sans faille ou le tout depasse la somme des parties. Si l’on ajoute que Windgassen est un Tannhäuser ideal et inegale, Silja une Elisabeth fulgurante, Wächter le meilleur Wolfram, les seconds rôles (Greindl, Stolze, Crass) parfaits, les choeurs somptueux, on comprendra que l’on est devant une très grande version. Reste le cas Bumbry, cette Venus peremptoire et autoritaire pourra deranger certaines oreilles (voir commentaire de l’internaute precedent) , pourtant le pari de W.Wagner est largement gagne, quelle presence, quelle prestance et quelle superbe voix !
Une très très grande version toujours inegalee.
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